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Travelling-Poesie
8 mai 2007

Note d'intention

« Il y a au cœur de chaque poème un mouvement, et pas un autre, un mode particulier de déplacement de la parole, un moteur propre, qui fait le poème, l’anime. Monter dans le Transsibérien de Cendrars, c’est, caméra à l’épaule, faire passer le monde, panoramique, pleine vitesse...

Suivre le programme du mort de Jean-Jacques Viton, c’est au contraire entrer en plan fixe, cadré large, une quasi caméra-surveillance, mouvement linéaire image par image, toutes arrêtées. Autour de Vaduz de Bernard Heidsieck n'est pas autre chose qu'un grand travelling arrière circulaire, spiralique même, où la caméra tourne autour d'un centre en s'en éloignant.

Les Ziaux de Queneau : autre giration, mais lente et menue, qui transforme la substance vocalique par glissements, les eaux, les yeux, les ziaux… Certains textes de Caisses de Tarkos, se regardent étendu, plan très large, les yeux ouverts grand angle sur le passage lent des nuages. Ponge, lui, zoome au plus près sur crevette, ou savon, ou presque lui-même éponge, soyons macrophotographes !...

Ce sont tous à mon sens des chefs-d'œuvres : je voudrais les donner à entendre dans une traduction vocale, et même souvent chorale, apte à dégager leur forme et leur force, qui est leur mouvement interne.

Ce mouvement s'apprend en le faisant, c'est-à-dire en lisant, et toujours à voix haute.

Chaque Travelling-pésie proposera une douzaine de ces poèmes forts du vingtième siècle, parlé ou parlé-chanté à une ou plusieurs voix, toujours précédé ou suivi d’un léger commentaire. Des jalons, ou stations, ou fiches-poésies, comme on voudra! En tout cas un voyage en langage, conduit par de jeunes comédiens mordus du « théâtre de bouche » (Gherasim Luca). »

Jacques Rebotier

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